Je crois que je n'ai jamais ecrit de chose aussi personnel sur un forum public que ce qui va suivre.
Si je me décide à le sortir de mon cahier perso aujourd'hui, apres presque un mois d'hesitation, c'est parce que je crois que j'ai enfin réussi a ecrire ce que je ressentais vis a vis de moi.
Je préfére prevenir que c'est plutot tres long et assez indigeste, mais je me dis que peut etre quelque part il y a quelqu'un qui ressent quelque chose d'approximatif et qui se sent tout(e) seul(e).... comme moi....
PART I
Je n'arrive pas (à croire)/ à comprendre (que)/comment j'en suis arrivée là.
Quand je me regarde dans la glace, quand je m'y reconnais, je me vois sans me voir.
C'est bien mon visage, mes yeux, mais mon corps est sans contours, il semble flotter, il ne m'appartient pas.
C'est bien moi, là dans la glace, des pieds à la tête, je me vois.
Je ne sais pas comment l'expliquer, je me vois sans me voir pour de vrai.
Je vois mon corps mais il n'a aucune réalité, bien que je le vois tel qu'il est. (Il ne m'interresse pas?)
Des fois quand je veux vraiment comprendre et me voir, prendre "possession" de ce corps, il me faut rester plusieurs minutes, là, à me fixer, à tourner sur place. Regarder les contours.
Dans ces cas là, je détourne le regard, non pas que je trouve ça laid (meme si parfois oui), mais parce que ça ne correspond pas à "ma réalité". (***Je ne me sens pas "deux" pour autant, et j'arrive pas à expliquer correctement ce que je sens).
Pourtant je peux me regarder longtemps avant de me lancer un regard du coin de l'oeil "ma pauvre fille". "Je suis désolée pour toi".
(*** relié) ----> mon esprit et mon corps sont deux entités d'une même personne (je ne suis donc bien pas deux!!!). Mais l'esprit est la partie la plus importante, le corps "subit". Pourtant parfois j'ai l'impression que le corps n'ecoute pas ce que mon esprit fait, dit, pense... c'est chiant.
C'est pour ça que ça me fait "rire" quand maman me sort que je ne suis pas bien dans ma peau.
Je ne suis juste PAS dans ma peau.
Je me sens plutôt intelligente, parfois même avec orgueil au dessus des autres. Ma tête est très habitée, peut etre trop des fois à ne jamais s'arreter de cogiter. C'est la partie importante de mon moi.
Le reste ne fait qu'être un contour mal dessiné qui flotte en dessous. Tout en sachant que j'ai tout à voir avec, je n'ai rien à voir avec (oui paradoxal je sais, mais ça reflete bien ce que je ressens) je sais et en meme temps je ne comprends pas.
Et puis les autres et leur attentisme débile, qui passent leur temps à me parler de santé, de perte de poids, de bons résultats perdus...
Comment ne pas être révoltée? Les bons resultats que j'avais eu? Suis je une bonne éleve qui a perdu son 20 en dictée? Et pour la santé, suis je si conne?
J'ai conscience de tous les risques et leur répétitions sont un poids en plus à porter..
Je sais, j'ai peur OUI, mais il n'y a rien a faire!!! Et c'est ça que j'aimerai qu'on comprenne.. C'est mon esprit qui compte, en plus ça me fout en rage de devoir attendre de ressembler à cette image qu'ils ont de moi pour devenir quelqu'un.. JE SUIS QUELQU'UN.
J'ai la malchance d'etre celle qui est grosse aussi dans ma fratrie. Les 3autres sont tous quelqu'un. Moi on me regarde toujours comme derrière une vitre.
Ce chiffre sur la balance fait pourtant peur à ma tête de manière tout à fait personnelle. Je n'en ai parlé à personne car personne ne peut/veut entendre ce que j'en pense moi.
J'aurais juste droit au petit discours sanitaire habituel, peut etre meme avec peine, pitié ou exaspération pour certains... J'ai besoin de tout sauf ça.
Personne ne semble comprendre..
Mon soucis est que je sais que personne ne peut rien pour m'aider, à priori à part moi, mais moi je n'y arrive pas. J'Y ARRIVE PAS. Et quand on a le culot de me demander si j'ai au moins déjà essayé, ou de faire encore un petit effort (allez encore un efforttt), ça me fout en rage.
J'ai envie de CRIER "ouhouuuu!!! Mais t'es con(ne) ou quoi tu comprends rien!!!"
Si personne ne peut m'aider et si je ne peux rien pour moi, alors merde à quoi bon?
J'ai essayé, plusieurs fois. Assorti d'un mieux parfois, mais ça revient toujours. Je ne peux rien pour moi. Je ne peux plus rien pour moi. J'en suis desolée.
13 MAI 2009
ps: Ce qui ne m'empechera pas quelques jours plus tard devant le miroir de me dire "Boah, c'est pas si terrible, suis pas si grosse que ça".... Va comprendre...